dimanche 11 septembre 2011

Sakiet Sidi Youssef



Essayez de faire entrer dans un vers français
Ce mot comme un poignard Sakiet-Sidi-Youssef
                                                                    Louis Aragon


Le bombardement de Sakiet Sidi Youssef est une opération menée par l'armée française, dans le cadre de la guerre d'Algérie, sur le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958. Depuis, chaque 8 février, la Tunisie et l'Algérie commémorent conjointement cet événement.

L'excuse par la haine.

Décidée par les militaires français d'Algérie, aux prises depuis la Toussaint 1954 avec la guérilla du FLN, l'attaque est présentée comme une opération de représailles. Le matin même, un de leurs avions a été touché par un tir de la DCA de l'ALN et a réussi à se poser en catastrophe à Tébessa. Le 30 janvier, un de leurs T6 avait eu moins de chance et avait été abattu. Les tirs venaient des environs de Sakiet. Surtout, le 11 janvier, un grave incident avait opposé les hommes du 23e régiment d'infanterie du capitaine Allard à des « fellaghas ». Ces derniers s'étaient repliés en territoire tunisien après avoir abattu quatorze militaires français et fait quatre prisonniers. Excédée, l'armée voulait infliger une leçon à la Tunisie, qui servait de base arrière.

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Une tuerie d'innocents, un massacre.

Le bilan varie entre 72 et 75 morts et 148 blessés, dont une douzaine d'élèves d'une école primaire et des réfugiés algériens regroupés par une mission de la Croix-Rouge.





A la demande du commandement militaire, Félix GAILLARD (premier Ministre) et Jacques CHABAN DELMAS (Ministre de la Défense) autorisent l’Armée Française à risposter. 25 avions dont 11 B26 bombardent le village de Sakiet Sidi Youssef qui était devenu un repaire du FLN. D’après les Tunisiens le bilan fût d'a peu près 72 morts, dont 12 enfants et plusieurs blessés.

APRES LA RISPOSTE

BOURGUIBA enclenche de multiples protestations diplomatiques, en particulier à l’ONU et encourage les débordements populaires hostiles à la France. Cinq consuls Français et des dizaines de particuliers sont expulsés. Les casernements Français en Tunisie et la base de Bizerte font l’objet d’un blocus et une visite organisée du village bombardé fait la une de la presse internationale.

Le Conseil de Sécurité de l’ONU décida d’une mission de bons offices anglo-américaine conduite par MM. Murphy et Beeley pour régler le problème avec en corollaire la mise à l’ordre du jour de l’ONU de la "question Algérienne".

Le gouvernements Félix Gaillard, à l’instar de tous les gouvernements de la 4ème république, fût éphémère et ne sût pas se montrer ferme dans la gestion de cette gesticulation diplomatique.
Il a été dit qu’en contre-partie d’accepter cette mission de "bons offices" la France reçut une aide de 350 millions de dollars de la part des USA ...

L’APRES SAKIET 

Quelques mois plus tard le FLN fusillera 3 soldats faits prisonniers à SAKIET SIDI YOUSSEF. Ces assassinats provoquèrent la révolution du 13 mai 1958 où l’Armée et les Pieds-Noirs firent chuter la 4ème République.
Pour plus de détails sur cette affaire ... HISTORIA

En réaction, la Tunisie expulse cinq consuls français qui exercent dans les principales villes du pays, organise le blocus des casernes françaises et met sur pied une visite organisée du village par la presse internationale. Le conflit purement français devient ainsi international puisque la Tunisie porte plainte auprès de l'ONU. Le Conseil de sécurité décide alors une mission de bons offices anglo-américaine.


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