jeudi 20 janvier 2011

Amérique du sud ...

Partie 1/3


Embargo (blocus) de Cuba par le système capitaliste.
(source wiki)

L'embargo des États-Unis contre Cuba (décrit à Cuba par le terme espagnol el bloqueo qui signifie « le blocus ») est un embargo économique, commercial et financier à l'égard de Cuba par les États-Unis mis en place le 7 février 1962 à la suite de nationalisations expropriant des compagnies américaines. En 2010, l'embargo est officiellement toujours en place, ce qui en fait le plus long embargo commercial de l'époque contemporaine. Cependant, l'embargo ne concerne ni les produits alimentaires, ni les médicaments, depuis le début des années 2000. Dans les faits, les États-Unis sont les premiers fournisseurs de produits alimentaires de Cuba et assurent entre 35 à 45 % des importations de nourriture de l'île.


L'embargo demeure un sujet particulièrement controversé : la controverse est notamment alimentée par l'emploi, à la place d'« embargo », du mot « blocus » par les partisans du régime cubain. Ce dernier terme est parfois repris par l'Assemblée générale des Nations unies, qui a condamné en 2009 pour la 18ème fois le « blocus » dans le communiqué version française et l'« embargo » dans la version anglaise, par 187 voix contre 3.

L'Union européenne est opposée à l'embargo car il affecte ses propres relations commerciales, elle soutient par contre un « un processus de transition progressif et pluraliste et qui permette d'améliorer le niveau de vie des Cubains ».

Avant l'embargo

Article détaillé : Relations entre Cuba et les États-Unis.

Les États-Unis et Cuba ont des liens géographiques, économiques et historiques étroits. Cuba fut une colonie espagnole pendant 400 ans, jusqu'à ce que l'Espagne concède le contrôle de l'île aux États-Unis après sa défaite en décembre 1898 dans la guerre entre les deux nations. Les États-Unis ont donné son indépendance à Cuba en 1902 puis gardèrent des rapports privilégiés avec l'île en investissant dans la production de sucre et de tabac, dans le tourisme ainsi qu'en concédant diverses préférences aux importations cubaines.


Le gouvernement des États-Unis a initialement soutenu la révolution cubaine, en reconnaissant le nouveau gouvernement de Fidel Castro le 7 janvier 1959, après la fuite de Batista le 1er janvier. Cependant, les relations entre les deux états se sont très vite détériorées. Le 6 février 1959, un rapport de la Banque nationale de Cuba consigne le dépôt dans des banques nord-américaines de 424 millions de dollars volés selon elle par des chefs de file batistiens. Pas un seul centime n’a été restitué par les banques américaines. Le nouveau gouvernement procéda à une nationalisation le 17 mai 1959 : la Réforme agraire est décrétée. Elle touche 1 200 000 hectares appartenant à des citoyens ou des sociétés nord-américaines qui furent nationalisés sans compensation.

Le 24 juin 1959, le département d’État convoque une réunion pour informer qu’il « appartenait au gouvernement des États-Unis d’assumer immédiatement une position très ferme à l’encontre de la Loi de Réforme Agraire et de sa mise en œuvre » et que « la meilleure manière d’atteindre le résultat nécessaire était la pression économique ». Pour la première fois est envisagée la suppression de la quote-part de sucre (voir plus bas).

Le 4 février 1960, l'Union soviétique signe un accord commercial avec Cuba. En mai 1960, 3 raffineries (2 américaines et 1 britannique) refusent de traiter le pétrole importé d'Union soviétique. Castro les fait saisir.

Le 6 avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires Interaméricaines affirma que « la majorité des Cubains soutenait Castro » et qu’il « n’existait pas une opposition politique effective », en ajoutant que « le seul moyen prévisible de réduire le soutien interne passait par le désenchantement et le découragement basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques (…) Tout moyen pour affaiblir la vie économique de Cuba doit être utilisé rapidement (…) : refuser de faire crédit et d’approvisionner Cuba pour diminuer les salaires réels et monétaires dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. »

Le 6 juillet 1960, les États-Unis refusent d'acheter le reliquat du quota sucrier cubain (70 000 tonnes d'une denrée traditionnellement vendue sur ce marché et vitale pour l'économie cubaine). L'URSS se porte acquéreur. Après l'échec de négociations menées avec la médiation du président argentin Arturo Frondizi (UCR), Cuba nationalise 36 centrales sucrières, les raffineries et la compagnie des téléphones.

Le 16 décembre 1960 : Eisenhower supprime totalement la quote-part de sucre cubain pour les trois premiers mois de 1961. Le 31 mars 1961, le nouveau président Kennedy supprime totalement la quote-part de sucre cubain sur le marché nord-américain pour l’année 1961 (3 millions de tonnes).

Avril 1961 est marqué par un raid aérien contre les aéroports de la Havane et Santiago suivi du débarquement de 1500 mercenaires à la Baie des Cochons. L'opération échoue en 72 heures.

Embargo

Le 25 janvier 1962, l'Organisation des États Américains (OEA), par 14 voix contre 6 (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Equateur, Mexique), exclut Cuba. Toutes les relations commerciales, diplomatiques et aériennes entre l'île et les autres pays du continent sont rompues (sauf avec le Mexique et le Canada). Le blocus est partagé par les alliés occidentaux des États-Unis, sauf entre autres par le Canada, la France et l'Espagne. Cuba est presque totalement isolé. L'Union soviétique augmenta alors son aide financière à Cuba.

En réponse au rapprochement de Cuba à l'Union soviétique pendant la guerre froide et après la crise des missiles et la vague de nationalisations, le président John F. Kennedy a étendu les sanctions en élargissant le champ des restrictions commerciales. Le 3 février 1962, par l’Ordre exécutif présidentiel 3447, est mis en œuvre formellement l’« embargo » total du commerce entre les États-unis et Cuba. Kennedy a imposé des restrictions aux voyages vers l'île. Le 24 mars 1962, le département du Trésor nord-américain annonce l’interdiction de l’entrée sur le territoire nord-américain de tout produit élaboré, totalement ou partiellement, avec des produits d’origine cubaine, même dans un pays tiers. En juillet 1963 entre en vigueur le règlement pour le contrôle des actifs cubains qui interdit toutes les transactions avec Cuba et ordonne le gel des avoirs de l’État cubain aux États-unis. En mai 1964, le département du commerce établit l’interdiction totale des embarcations d’aliments à destination de Cuba, bien que dans la pratique celles-ci ne s’effectuaient déjà plus.

Sous la présidence démocrate de Jimmy Carter, les Américains d'origine cubaine furent autorisés à aller à Cuba entre septembre 1977 en avril 1982.

L'embargo américain de 1962 a été renforcé en octobre 1992 (loi Torricelli) puis en 1996 la loi Helms-Burton. Alors que les États-Unis cherchaient à cette époque à normaliser leurs relations commerciales avec les autres pays communistes, tels que la Chine et le Viêt Nam, un important lobbying des Cubains exilés aux États-Unis favorisa le maintien et l'extension des sanctions.

En 1998, le président américain Bill Clinton déclara que Cuba n’était plus une menace pour les États-Unis et assouplit l’embargo. L'interdiction des ventes alimentaires a été levée en 2000[9]. Le montant des exportations américaines vers Cuba s’élève en 2007 à 500 millions de dollars par an[9].

En 2002 et en 2006, le gouvernement américain a fait des propositions pour arrêter l'embargo, à la condition d'une transition démocratique dans l'île. Ces propos furent alors jugés très provocateurs par le gouvernement cubain, indiquant que George W. Bush était « mal placé pour donner des leçons de démocratie ». En 2006, les États-Unis sont les premiers fournisseurs de produits alimentaires de Cuba. En 2008, entre 35 à 45 % des importations alimentaires à Cuba viennent des États-Unis, qui sont devenus les premiers fournisseurs de nourriture de l'île.

Le 6 mai 2004, de nouvelles restrictions furent imposées aux déplacements d'hommes et d'argent vers l'île, mais également à la coopération scientifique entre chercheurs américains et cubains. Les échanges entre les bibliothèques scientifiques des deux pays, la publication d'ouvrages cubains aux États-Unis, et les visas accordés aux chercheurs devinrent fortement règlementés.

L'embargo a été une nouvelle fois assoupli sous la présidence de Barack Obama : en mars 2009, le Congrès autorise les citoyens américains d'origine cubaine à se rendre à Cuba une fois par an ; puis, le 13 avril 2009, le président annonce la fin des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Américano-Cubains vers l'île. Il est alors encore interdit d'envoyer de l'argent à des membres de la fonction publique ou de l'armée cubaine.

En janvier 2011, le président Obama autorise par ordre exécutif les résidents américains à voyager à Cuba et hausse le plafond imposé aux investisseurs dans le pays. Il est de nouveau possible d'envoyer de l'argent (jusqu'à 500 $ par trimestre) à des cubains, à l'exception des hauts fonctionnaires et des dirigeants du Parti communiste.

Motivations de l'embargo

De nombreux observateurs de Cuba accusent son gouvernement de violations répétées des droits de l'homme, tandis que d'autres affirment que celui-ci a fait davantage pour le développement des droits humains, à Cuba et à l'étranger, qu'aucun autre pays (c'est le cas de Adolfo Pérez Esquivel). Ainsi, le rédacteur en chef du journal Le Monde Bertrand Le Gendre écrit-il : « les prémices [du castrisme] portaient pourtant en germe une vérité déprimante : le castrisme est un totalitarisme ». Ils reprochent aussi à Fidel Castro de contrôler son gouvernement grâce au contrôle qu'il exerce sur l'armée et d'avoir réprimé sévèrement les opposants au régime. Ainsi, selon Le Livre noir du communisme, sur une population de 11 millions d'habitants, plus de 100 000 cubains ont connu depuis 1959 les camps et les prisons en raison de leurs opinions, et de 15 000 à 17 000 personnes ont été fusillées. Pour les États-Unis et une partie des anti-castristes, l'embargo est la réplique à apporter aux violations des droits de l'homme dont ils accusent l'Etat cubain.

En 1960, Lester D. Mallory, alors sous-secrétaire d'état assistant aux affaires inter-américaines des États-Unis, écrivit dans un mémorandum que la seule façon de renverser Castro était de provoquer "la faim et le désespoir" parmi les cubains, afin de les pousser à "renverser le gouvernement", soutenu par "la majorité des cubains". Il déclare que, dans cet objectif, le gouvernement américain doit utiliser "tous les moyens possibles pour miner la vie économique de Cuba".

Les relations entre Cuba et les États-Unis se détériorèrent après l'expropriation des propriétés américaines et l'embargo fut imposé en octobre 1960. Il est aussi reproché au gouvernement cubain de retourner son économie, et après une certaine libéralisation dans les années 1990, de la centraliser à nouveau.

Effets de l'embargo

Pendant la Guerre froide

La réglementation de contrôle sur les actifs cubains (Cuban Assets Control Regulations) impose des restrictions sur les importations et les exportations entre Cuba et les États-Unis (cadeaux en nature ou en argent inclus) et sur les autres transactions avec Cuba ou avec des ressortissants cubains. Elle impose un gel total des actifs cubains et des transactions financières entre l'île et les États-Unis. Elle restreint enfin le voyage vers Cuba. En 2004, les restrictions sont toujours en place et sont mises en œuvre par le Service de contrôle des actifs étrangers du Trésor (Office of Foreign Assets Control). Des peines de prison d'au plus dix années de réclusion sont prévues en cas de non respect de l'embargo et l'amende peut atteindre un million de dollars pour les entreprises et 250 000 dollars pour les particuliers.

En 1958, les États-Unis représentaient 67 % des exportations cubaines et 70 % de ses importations. De son côté, Cuba représentait 3% des exportations américaines et 4 % de ses importations, plaçant l'île à la septième place pour les exportations et les importations. Dès les premières années de l'embargo, le commerce officiel entre les deux pays a été totalement éliminé.

Le gouvernement cubain évalue l'effet total de l'embargo à 70 milliards de dollars réduisant la croissance, en prenant en compte les revenus issus des exportations perdues, les coûts supplémentaires des importations (l'île aurait pu acheter des produits américains moins chers). De son côté, la commission du commerce international des États-Unis (U.S. International Trade Commission) estime une perte annuelle de 1,2 milliards de dollars pour les exportateurs. Néanmoins, l'embargo a eu un effet limité sur Cuba durant les premières décennies car l'île bénéficiait du soutien de l'Union soviétique et des pays du CAEM qui lui fournissaient carburant, biens de consommation et subventions en échange de sucre et de nickel. Pour la seule année 1980, Cuba reçut environ 6 milliards. Cuba avait aussi accès aux marchés des pays soviétiques pour exporter ses produits (principalement le sucre et le nickel)

Une des manifestations les plus visibles de l'embargo est la quasi absence d'automobiles dans les rues de La Havane, la capitale.

En entraînant un arrêt de son soutien économique à Cuba, l'effondrement du bloc de l'Est en 1989 et de l'Union soviétique deux ans plus tard a révélé l'impact des effets de l'embargo américain : cet arrêt a été rapidement suivi par une crise économique à Cuba.

À la fin du XXe siècle et au début du XXIe

Cuba a dès lors diversifié ses relations commerciales avec le reste du monde. Malgré les difficultés créées par l'embargo dans les années 1990, Cuba ne s'est pas effondré, comme le supposaient certaines conjectures formulées lors de la fin de l'Union soviétique.

En 1999, les exportations officielles américaines vers l'île s'élèvent à 4,7 milliards de dollars, constituées principalement d'aide médicale et d'autres dons caritatifs. Cuba est 180e sur 180 dans la liste des importateurs de produits agricoles américains en 2000. À la suite des allègements des sanctions depuis 2000 , Cuba est 138e en 2001, 45e en 2002 et autour de la 33e place en 2003.

Par ailleurs, autour d'un milliard de dollars par an est transféré par des Cubains vivant aux États-Unis.

Ry Cooder fut condamné en 2003 pour sa collaboration dans l'album de musique cubaine Buena Vista Social Club à 100 000 $ d'amende pour avoir enfreint l'America's Trading With The Enemy Act (loi américaine sur le commerce avec l'ennemi).

Commerce entre les deux nations actuellement[modifier]

Le 30 mai 2007, selon le directeur général d’Alimport (Cuban Food Imports Company), Pedro Alvarez, le volume total du commerce américano-cubain a atteint 2,4 milliards de dollars et l’importation de produits agricoles a atteint 7,8 millions de tonnes, incluant le riz, les haricots, le maïs, les céréales, les oeufs et le poulet.

Critiques

De nombreuses voix dans la communauté internationale s'élèvent contre cet embargo. Ainsi à l'Assemblée générale des Nations unies, de nombreuses résolutions proposant aux États-Unis de cesser leur embargo sur Cuba ont été votées, à une large majorité.



Année    Date                Pour     Contre    Abstention          Votant contre

1992      24 novembre    59          2              71                    États-Unis, Israël

1993      3 novembre      88          4              57                    États-Unis, Israël, Albanie, Paraguay

1994     26 octobre       101          2             48                    États-Unis, Israël

1995     2 novembre     117          3             38                     États-Unis, Israël, Ouzbékistan

1996     12 novembre   138          3             25                     États-Unis, Israël, Ouzbékistan

1997     Octobre           143          3            17                      États-Unis, Israël, Ouzbékistan

1998     Octobre           157          2            12                      États-Unis, Israël

1999     Novembre       155          2             8                       États-Unis, Israël

2000     Novembre       167          3             4                       États-Unis, Israël, Îles Marshall

2001     Novembre       167          3             3                       États-Unis, Israël, Îles Marshall

2002     Novembre       173         3              4                       États-Unis, Israël, Îles Marshall

2003     Novembre       179         3              2                       États-Unis, Israël, Îles Marshall

2004     Octobre           179         4              1                       États-Unis, Israël, Îles Marshall, Palau

2005     Novembre       182        4              1                        États-Unis, Israël, Îles Marshall, Palau

http://cubasilorraine.over-blog.org/article-impact-du-blocus-dans-l-economie-cubaine-57185029.html


L'affaire de la Baie des Cochons


Côté Amériques, au pluriel, on avait laissé des choses traîner. Cuba est très près de Miami et on sait que cette ville a été de longue date, avec quelques autres, un fief de la pègre américaine, de la maffia. Cuba était donc devenu un lieu de villégiature pour maffieux. Un ancien sergent, Battista, leur ouvrait toutes grandes les portes de son pays. L'île était le lieu de toutes les corruptions, de tous les rackets. Par exemple les revenus du péage de l'autoroute la Havane-Santiago de Cuba, qui longeait l'île, était automatiquement encaissé par la propre femme de Battista, laquelle affectait cet argent à l'accroissement d'une garde robe déjà imposante.

La Havane était le bordel de l'Amérique. Il n'y avait pas une famille de la ville qui n'eût une fille sur le trottoir. Et puis vint un certain Fidel Castro, un bon bourgeois, ancien avocat, qui prit le maquis, s'imposa comme un symbole de révolte pour tout un peuple. En face : rien de sauvable, de présentable. Battista était toujours testé un sergent minable. Un jour, tout bascula. La Havane tomba comme un fruit mûr. Presque tous les notables cubains filèrent après que les maffieux américains aient pris le large les premiers, dans leurs vedettes ou dans leurs avions personnels. Cuba se retrouva du jour au lendemain sans médecins, sans ingénieurs, sans techniciens et... sans pièces de rechange. Que se passa-t-il alors ? Les cubains se tournèrent vers les seuls qui leur proposèrent de l'aide : les russes. C'était cela ou crever de faim. L'Amérique se retrouva donc avec un pays communiste à ses portes, à moins cent miles de ses côtes.

La CIA fut alors mise à contribution. On monta un plan, qui consistait à faire croire à l'opinion publique internationale que le peuple cubain, écrasé par la dictature de Castro, se révoltait. Miami n'était pas loin, mais faire partir l'opération de cette partie de la côte américaine ne semblait pas être un bon plan. On choisit alors de faire partir le commando, constitué par mille six cent cubains exilés aux USA, du Nicaragua.

Ils arrivèrent en canots à moteur avec, en soutien, un petit nombre de barges de débarquement, amenant de vieux chars Sherman. Ce fut l'opération de la Baie des Cochons, au centre et au sud de l'île, là où celle-ci est fort étroite. En toute logique ce commando de débarquement devait pouvoir rapidement installer une tête de pont. Puis une partie de la population, que les experts de la CIA disaient avoir sondée, devait soit rejoindre ce groupe, soit assister passivement à ce débarquement, dont le but essentiel était de couper l'île en deux : Santiago à l'Est, la Havane à l'ouest. Quelques jours devaient suffire à justifier l'envoi d'un corps expéditionnaire, constitué de Marines, pour soutenir la contre-révolution cubaine. De plus, il ne faut pas oublier que, révolution ou pas, les américains disposaient (et disposent toujours) de la base navale de Guatanamo, au sud est de l'île.

Mais les choses ne se passèrent pas du tout comme les experts l'avaient prévu. Castro trouva dans la population cubaine un soutien immédiat et massif, en lançant un simple et vibrant appel à la radio : "venez défendre votre révolution !". Il envoya quelques vieux chars T-34 russes. Des camions amenèrent des volontaires en :masse, sur place, porteurs d'un armement hétéroclite et même, souvent, de rien d'autre que d'une perche de bambou taillée pour en faire une lance. Les commandos calèrent, non devant la supériorité stratégique de leurs adversaires, mais devant leur nombre. Ils déposèrent les armes devant une fourmilière humaine. Sur les 1600 hommes du commando, 1500 furent faits prisonniers au bout de 72 heures.

Médiatiquement parlant, pour les USA, la suite fut positivement catastrophique. Non seulement Castro ne fit pas fusiller ou pendre ceux que les cubains avaient surnommés les "guzanos" (vermine), mais ils les revendit aux familles de cubains émigrés contre leurs poids en médicaments ou dix mille dollars par bonhomme.

Cienfuegos

On comprend alors pourquoi l'Amérique fut traumatisée lorsqu'elle assista à la montée d'un socialisme chilien dont le leader était Allende. Cette fois, le mouvement de déstabilisation fut plus correctement préparé. La CIA pouvait compter sur une partie de la population chilienne, en particulier sur le syndicat des camionneurs. Les pays ont des systèmes économiques qui peuvent présenter des points de fragilité. Le système de communication chilien était un maillon faible, que les Américains surent habilement exploiter. Ils financèrent une grève des transporteurs chiliens, qui mit le pays dans une situation de stress économique complet. En parallèle des militaires, ayant à leur tête le général Pinochet, s'emparèrent du pouvoir. Allende fut tué en défendant, armes à la main, le palais présidentiel. Le Chili passa alors sous la coupe d'une junte militaire, avide de pouvoir. Pinochet élimina méthodiquement les opposants et les progressistes en les tuant, tout simplement. Grâce à ces assassinats il instaura dans le pays un équilibre très particulier, tandis que les Etats-Unis récompensaient un tel retour au bon sens par un afflux conséquent de dollars.

....Dans d'autres pays sud-Américains, une telle aide au développement ne fut même pas nécessaire. Après renversement des forces démocratiques en place et instauration d'un gouvernement fantoche, à la solde de la CIA et du département d'Etat Américain, le pays put être placé en état de néo-colonialisme (républiques bananières). Là encore, priorité était donné à la lutte contre l'implantation du communisme (impliquant ce que les Américains craignent le plus : la négation de la propriété privée). Dans le continent sud-Américain, le politique extérieure des Etats-Unis peut être considérée comme un succès. L'inégalité domine partout, laquelle, avec la complicité de pouvoirs militaires forts est garante de la stabilité politique.






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