dimanche 30 janvier 2011

Les drogues dures

La Drogue c'est un chiffre d'affaire de 3 000 milliards de dollars
La drogue est responsable de 15% de la mortalité des 25/35 ans dans le monde







Histoire de la Cocaine : Les feuilles de coca ont été utilisées par les Indiens d'Amérique du Sud depuis plus de 3000 ans. L'utilisation de la coca est associée historiquement à des cérémonies religieuses et réservé aux nobles. Actuellement, les feuilles sont mâchées au Pérou et en Bolivie pour leurs vertues thérapeutiques. Mâcher les feuilles de coca procure une légère euphorie, augmente l'endurance physique et réduit les effets du mal des montagnes et de la privation d'oxygène.

Un précis médical sur la cocaïne fut publié en 1569. En 1860, Albert Neiman a isolé la cocaïne de la feuille et a décrit l'action anesthésique que procure la drogue lorsqu'elle est mise sur la langue. Elle a d'abord été utilisée en ophtalmologie. En plus de son action anesthésique sur l'œil, la cocaïne diminue les réflexes oculaires et provoque une vasoconstriction des artérioles, ce qui diminue le saignement dans cette région très vascularisée. La cocaïne dilate aussi les alvéoles pulmonaires, provoque une vasoconstriction des capillaires de la cloison nasale, ce qui rend la respiration plus facile.

Au cours du 19ème siècle, la cocaïne a été utilisée contre des maladies respiratoires telles que la tuberculose, l'asthme et l'insuffisance respiratoire. Elle a aussi été utilisée, en particulier par Sigmud Freud, comme aphrodisiaque et dans le traitement des alcooliques et des morphinomanes avec les résultats que l'on devine.

Dans les années 1890, la cocaïne était devenue le composant principal de nombreux élixirs et autres potions toniques. Elle était incorporée dans les cigares, les cigarettes, les Chewing gum et aussi dans le Coca-Cola. La cocaïne n'a été retirée du Coca-Cola qu'en 1906. Les doses utilisées à cette époque n'étaient pas anodines et on dénombra en 1891, 200 morts par overdose.

En 1914, 46 états américains, dans le but de faire baisser la criminalité, ont mis sous contrôle l'utilisation et la distribution de la cocaïne. La même année l'usage, autre que médical, de la cocaïne a été prohibé. Dans les années 1950, la cocaïne n'était plus considérée comme un problème de santé publique. La cocaïne est réapparue en tant que drogue dans les années 1960. Depuis sa consommation est en augmentation régulière et actuellement elle n'est plus limitée à certains milieux aisés dans lesquels elle semblait cantonnée.

Guerre et drogues :

Après de premières recherches au Japon et aux États-Unis dans les années 1920, c'est en Allemagne, en 1937, qu'un chimiste arrive à synthétiser une amphétamine particulièrement efficace, la méthamphétamine. Elle est commercialisée la même année par la firme Temmler sous le nom de pervitine. Très vite, les médecins de la Wehrmacht s'intéressent à ce nouvel excitant du système nerveux qui accroît la vigilance, la résistance à la fatigue et le sentiment d'invincibilité. Distribuée aux conducteurs de chars et aux pilotes d'avions aussi bien qu'aux fantassins, la "pilule magique" permet à l'armée allemande d'envahir la France et l'URSS à marche forcée. Et, dans les derniers moments du Reich, de faire tenir les recrues des Jeunesses hitlériennes qui, après l'école, sont mobilisées dans la défense antiaérienne. Les témoins de cette époque révèlent aussi que, tant dans l'armée que dans la population civile, la consommation de pervitine en Allemagne s'est prolongée bien au-delà de la fin des hostilités. (origine arte.tv)

La métamphétamine donne de l’énergie, de l’assurance, rend agressif et surtout recule le seuil de la fatigue. Dès le début de la deuxième guerre mondiale, les belligérants comprennent les avantages d’un tel produit. Grâce à la pervitin®, les nazis lancent leurs fulgurants blitzkrieg. Des dizaines de millions de doses furent dispensées aux troupes. Au moment de l’invasion de la Russie, les cruels SS qu’on avait laissé piétiner durant des semaines, furent exhorées à semer implacablement la terreur en Ukraine puis on les gava de Pervitin. Les barbares nazis galvanisés par la méthamphétamine, écumant d’agressivité, laisserent libre cours à leur penchants sadiques. De nombreuses opérations spectaculaires nécessitant une endurance inouïe furent réalisées. Ainsi la libération urgente de Mussolini mobilisa par commando allemand qui s’entraîna intensivement, soutenu par la drogue, pour enlever le duce. Les scientifiques nazis essayèrent maintes combinaisons, associant parfois amphétamine, cocaïne et opiacés pour explorer les limites de la résistance et des possibilités humaines sur leurs soldats et… dans les camps de la mort. Cependant la prise d’amphétamine entraînait fréquemment trop de confusion et d’effets secondaires. Les enjeux étant trop importants, les médecins recommandèrent plutôt l’usage prolongé de pilules fortement dosés en caféine. Les commandos italiens préféraient les tablettes de « Simpamina D" ( Dextrometamphetamine). Le besoin d’action provoqué par ce produit étant irrésistible.


A la fin de la guerre le « Times » titrait en première page : « La méthédrine a gagné la bataille d’Angleterre. » On découvrit alors que cette drogue a permis aux aviateurs de tenir les cadences de dizaines d’heures de vol non stop, la RAF, manquant cruellement de pilotes. En 3 un peu plus de 3 ans les anglais en avaient consommé 72 millions de doses. Les GI’s en ont consommé 180 millions de comprimés durant ce conflit. Plus tard au Vietnam, ils étaient 10% des à en en consommer. Au Liban les milices vendaient la méthamphétamine à leurs ennemis en la coupant avec de l’héroïne. Cela atténuait la descente et les accrochait plus sévèrement. Récemment, en Afghanistan, des pilotes de chasse US ont tiré sur une patrouille canadienne, en tuant plusieurs, les prenant pour des Talibans. L’enquête révéla qu’ils avaient abusé de la Ritaline® qui leur était très légalement prescrite pour maintenir vigilance et combativité durant leurs missions qui durent généralement plus de 12 heures.

Qui et combien ?

La consommation de cocaïne dépasse les cercles habituels "branchés" et touche maintenant, souvent par effet de mode, une population jeune (en 2008, à 17 ans, l'expérimentation de la cocaïne concerne 25 000 jeunes. 3,3% des jeunes de 17 ans ont expérimenté la cocaïne). La saturation du marché américain a orienté davantage le trafic vers l'Europe via l'Espagne, les Pays-Bas et la côte ouest africaine.


Sous sa forme beaucoup plus addictive de « crack », elle est consommée par les populations les plus marginalisées, principalement aux Antilles et dans les quartiers nord de Paris.

Au total, on dénombre environ 150 000 consommateurs de cocaïne à divers degrés.
La Drogue c'est un chiffre d'affaire de 3 000 milliards de dollars,

La drogue est responsable de 15% de la mortalité des 25/35 ans dans le monde,
La drogue, c'est 40% des cas de sida,
La drogue, c'est 60% de la délinquance,
5.000.000 de personnes ont fumé du haschich en France et 1 million continuent d'en fumer,
On peut considérer qu'à partir de 3 "joints" par jour, on est toxicomane,
Un fumeur sur 20 devient toxicomane,
Plus de 20.000 jeunes étaient refoulés chaque année au service national pour toxicomanie.

Télécharger le rapport 2010 sur les chiffres de la drogue (PDF)

L'héroïne demeure le plus gros problème de drogue dans l'UE.

Le nombre d'Européens victimes d'overdoses a augmenté ces dernières années dans la plupart des pays de l'Union européenne (UE). Ce phénomène pourrait s'expliquer par une présence accrue de l'héroïne sur le marché européen. En Europe, l'héroïne provient essentiellement des champs de pavot cultivés en Afghanistan, où les récoltes ont atteint des niveaux records en 2006 et en 2007.

Si l'augmentation du nombre de victimes est généralement faible, elle traduit néanmoins une évolution importante par rapport au début de la décennie, qui avait enregistré une diminution globale des morts par overdose.

Les pays de l'UE ont dénombré 6 873 morts par overdose en 2005, contre 6 780 en 2004 et 6 350 en 2003. La plupart sont dues à l'héroïne, qui est restée pendant longtemps la première cause de décès parmi les jeunes européens, en particulier les jeunes hommes vivant en milieu urbain.

La consommation de cocaïne continue d'augmenter. On estime que 3,5 millions de jeunes européens (parmi les 15–34 ans) en ont consommé l'année passée. Le cannabis (marijuana et haschisch) reste la drogue la plus commune, même si sa popularité semble décroître. On estime qu'environ 17 millions d'Européens (soit 7 % de la population de l'UE) ont consommé du cannabis l'année dernière, dont un quart de façon régulière.

Il est difficile de déterminer combien de personnes consomment de l'héroïne aujourd'hui en Europe. L'OEDT estime que, dans l'UE et en Norvège, entre 1,3 et 1,7 millions de personnes se droguent au moyen de dérivés de l'opium (morphine et héroïne) et de substances synthétiques produisant les mêmes effets.

Même si le cannabis est beaucoup plus répandu, l'héroïne demeure le plus gros problème de drogue dans l'UE. Son coût, à la fois social et sanitaire, est bien plus élevé. Outre qu'elle provoque une forte dépendance et augmente les risques d'overdose, l'héroïne contribue à la propagation du VIH/sida et de l'hépatite C, qui peuvent se transmettre par des aiguilles contaminées.

mercredi 26 janvier 2011

Ségrégation des noirs aux Etats Unis.

Du XVIème au XIXème, on estime qu'environ 11 millions d'esclaves ont été déportés d'Afrique en Amérique par des Européens. Les principaux pays européens ayant participé à la traite transatlantique sont le Portugal avec environ 5 millions d'esclaves, la Grande-Bretagne avec environ 3 millions d'esclaves et la France avec un peu moins de 1 500 000 esclaves déportés.



Ku Klux Klan

De 1865 à nos jours, le Ku Klux Klan a provoqué la mort de plus d’une dizaine de milliers de personnes.

Essentiellement racistes, les hommes du Ku Klux Klan organisent, au XIXe siècle et jusqu’à la moitié du XXe siècle, des exécutions avec de macabres mises en scène.

Né à la fin de la guerre de Sécession, le Ku Klux Klan émerge à cause de la défaite et de l’humiliation des Etats du Sud.

Cependant, cette histoire commence avec une mauvaise farce d’anciens officiers sudistes désoeuvrés. Un soir de Noël 1865, dans le Tennessee, des vétérans fondent une association de frères d’armes dont le nom, reprend le grec « kuklos » (cercle) associé au latin « lux » (lumière).Lors de ces chevauchées nocturnes, ces hommes parcourent la ville de Pulaski, affublés de draps blancs et de cagoules pointues.

Fondamentalement racistes, les cavaliers-fantômes veulent effrayer les populations noires, accusées d’être responsables de la défaite comme de la crise économique.

Très vite, les cavalcades macabres sont imitées dans de nombreuses villes d’Alabama, de Georgie ou du Mississippi.

Les clansmen multiplient les expéditions punitives, les pillages et les vengeances privées au nom de la supériorité de la race blanche.

En quelques années, le Ku Klux Klan rassemble près de 500 000 membres.

Dès 1866, on peut assister à des défilés nocturnes à cheval. Les hommes sont vêtus de blanc, portant de longues tuniques et des cagoules qui dissimulent leur visage.

Arborant d’immenses crucifix, les membres du KKK pourchassent les hommes de couleur. Ils n’hésitent pas à torturer leurs victimes avant de les tuer : flagellation, émasculation, éventration de femmes enceintes, pendaison.

Ils allument des bûchers et brûlent les victimes vivantes.

Ces tortionnaires sont de vénérables notables dans la journée. Ils constituent l’élite des villes du Sud.

Mais, la nuit, ils se transforment en bêtes sauvages.

En 1871, 297 Noirs sont lynchés à la Nouvelle-Orléans et 200 dans le Mississippi.

Au total, entre 1866 et 1914, 4 600 personnes, des Noirs en majorité, sont victimes de ces expéditions nocturnes.

Rappelons qu'être noir aux Etats Unis ...

C'est en 1865 que l'esclavage fut constitutionnellement aboli sur tout le territoire de l'Union, avec le vote du treizième amendement. Puis les quatorzième et quinzième amendements furent votés (1868 et 1870), qui garantissaient les droits civiques des Noirs, et leur égalité devant la loi avec les Blancs. Cependant, ces amendements à la Constitution restèrent lettre morte, surtout dans les états du sud où des artifices législatifs permirent de réduire jusqu'à 90% le nombre de Noirs pouvant voter ou se présenter à des élections.


C'est dans les années 1880 qu'un système nouveau se mit en place : la ségrégation. Blancs et Noirs étaient séparés : chaque communauté avait ses propres restaurants, hôtels, terrains de jeux, parcs pour enfants, écoles ou églises. Avec la première puis la seconde guerre mondiale, les Noirs furent très lentement intégrés au sein d'escadrilles communes... Mais c'est en 1948 que la « déségrégation » fut décidée dans l'armée, alors qu'elle perdurait dans la société civile.

C'est seulement à partir de la présidence de Trumann (1945-1953) que la ségrégation fut considérée comme anticonstitutionnelle par le pouvoir fédéral qui interdit notamment la ségrégation dans les écoles. Certains états s'opposèrent alors aux directives fédérales, ce qui provoqua de nombreux heurts (Arkansas, 1957 - Mississippi, 1962...). La lutte conjuguée de mouvements noirs revendicatifs (Le pasteur Martin Luther King et la « désobéissance civile ») avec l'intervention de l'Etat fédéral mirent fin à la ségrégation raciale dans les années 70-80 aux Etats-Unis. Cependant, des certains états, ou dans certains quartiers de grandes villes, une ségrégation demeure, plus sournoise, car économique, et plus individuelle.

1er décembre 1955
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9gr%C3%A9gation_raciale

Rosa Parks est à l'origine du mouvement qui a mené les noirs de Montgomery, capitale de l'Alabama, à boycotter les transports publics. C'est parce qu'elle refuse d'accéder à la demande du chauffeur du bus de céder sa place à un blanc que Rosa Parks est arrêtée par la police locale. Cette arrestation fait scandale car les noirs en avaient assez de cette ségrégation dans les transports publics. Assez rapidement M.L. King a l'idée de boycotter les transports publics de la ville afin de les forcer à supprimer la ségrégation. Les noirs représentent environ 75% de la clientèle régulière, la compagnie risque de perdre beaucoup d'argent. Ce boycott est un succès immédiat, mais il va durer longtemps. Les noirs tiennent bon, refusent de prendre les transports publics, mettent sur pied un système de voiturage, se débrouillent entre eux pour aller au travail quotidiennement. Finalement, le 13 novembre 1956, soit un an plus tard, la Cour Suprême des Etats-Unis déclare illégale la ségrégation dans les transports publics d'Alabama.


Etat du bus après l'attaque par des membres du KKK

 Quelques années plus tard, en été 1961, un mouvement de jeunes décidés à supprimer la ségrégation dans les bus qui font la liaison entre les Etats va se mettre sur pied. Ce mouvement de protestation prendra le nom de "Freedom Ride" (voyage de la liberté). Après quelques jours de pratique un bus transportant des "freedom riders" arrive en Alabama. Il est reçu par un comité d'accueil composé de membres du Ku Klux Klan (KKK). Les jeunes sont sortis de force du car, sont tabassés et le car est incendié !

Il faut relever que les assaillants du bus furent arrêtés mais jamais condamnés !

Rosa Parks est décédée le 24 octobre 2005. Son cercueil fut exposé durant deux jours dans la rotonde du Capitole, honneur habituellement réservé aux présidents des Etats-Uni.



Martin Luther King


Martin Luther King prononçant son discours à la Marche vers Washington pour les droits civiques en 1963

Martin Luther King, Jr. est un pasteur baptiste afro-américain né à Atlanta (Géorgie) le 15 janvier 1929 et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee).

Militant non violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté, il organise et dirige des actions tel le Boycott des bus de Montgomery pour défendre le droit de vote, la déségrégation et l'emploi des minorités. Il prononce un discours célèbre le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington durant la marche pour l'emploi et la liberté : « I have a dream » (Je fais un rêve).

Il est soutenu par John F. Kennedy dans la lutte contre la discrimination raciale ; la plupart de ces droits seront promus par le « Civil Rights Act » et le « Voting Rights Act » sous la présidence de Lyndon B. Johnson.

Martin Luther King devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix en 1964 pour sa lutte non violente contre la ségrégation raciale et pour la paix. Il commence alors une campagne contre la guerre du Viêt Nam et la pauvreté, qui prend fin en 1968 avec son assassinat officiellement attribué à James Earl Ray, dont la culpabilité et la participation à un complot sont toujours débattues.

Il se voit décerner à titre posthume la Médaille présidentielle de la liberté par Jimmy Carter en 1977, le prix des droits de l'homme des Nations unies en 1978, la médaille d'or du Congrès en 2004, et est considéré comme l'un des plus grands orateurs américains. Depuis 1986, le Martin Luther King Day est un jour férié aux États-Unis.





mardi 25 janvier 2011

Zazie. Je suis un homme.

Lever de Terre depuis la Lune

La faim des paysans, part. 1, extrait

John Frusciante

L'HISTOIRE DES ÉTATS-UNIS EN 3 MINUTES...

Lobbies du pétrole

Lors des dernières élections présidentielles américaines, les contributeurs du secteur industriel du pétrole et du gaz ont ainsi donné 2,359 millions de dollars au candidat John McCain et 0,832 million au candidat démocrate Barack Obama. Des sommes qui sont faibles au regard des dons engrangés par les deux candidats, 1,1 milliard au total. D’autres secteurs économiques, en particulier les banques et autres établissements financiers, ont largement plus contribué au financement de la campagne présidentielle que le secteur du pétrole.

Une influence ancienne

La véritable influence des lobbies de l’énergie ne se situent pas dans leur capacité à financer cette campagne présidentielle mais plutôt à influencer les prises de décision politique.

Pendant longtemps, les principales firmes pétrolières des états occidentaux étaient la propriété ou sous la tutelle de leurs propres états tant l’approvisionnement en pétrole constituait un intérêt stratégique. On retrouve en Russie, avec Gazprom, ou en Chine, avec China Oil, contrôlé par des proches des gouvernements de ces pays, cette même logique. On se rappelle ainsi l’arrêt des livraisons de gaz russe à l’Ukraine pour des raisons contractuelles mais aussi politiques. Plusieurs projets de gazoduc sont aujourd’hui en projet pour contourner l’Ukraine et s’affranchir de sa centralité géographique pour les livraisons à l’Europe. Depuis sa découverte, le pétrole est au centre des intérêts géopolitiques comme l’indique Eric Laurent, dans son livre « La face cachée du pétrole ». De son côté, la Chine cherche à étendre sa zone d’influence politique à l’Afrique pour sécuriser une part de ses approvisionnements en pétrole.

Quand les compagnies pétrolières étaient sous le contrôle direct de l’état-actionnaire, les relations entre le pouvoir et ces entreprises étaient particulièrement aisées et directes. Aujourd’hui que ce lien s’est distendu, les compagnies pétrolières se sont engagées dans des campagnes de lobbying visant à maintenir leur influence et à rappeler à quel point leur rôle est précieux dans le développement économique d’un pays. En France, c’est l’Union Française des Industries Pétrolières qui est chargée de porter la bonne parole.

Les loobies pétroliers dans l'administration Bush


Le symbole Halliburton

Ainsi, on peut subodorer les deux guerres d’Irak motivées par des raisons économiques liées à la fourniture d’énergie. Afin de disposer d’un régime politique stable dans ce pays, les Etats-Unis et leurs alliés auraient engagé leurs troupes dans ce pays sous couvert de lutte contre la tentation hégémonique de l’Irak au Koweit en 1991 et de lutte contre le terrorisme en 2003. De là y voir la seule marque du lobby pétrolier il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas en l’absence de preuves tangibles de leur unique responsabilité. Il reste que des liens forts existent entre la maison blanche, mus par ses faucons, et les intérêts pétroliers.


Carte de Philippe Rekacewicz
 Carte de Philippe RekacewiczAinsi, Halliburton un conglomérat d’entreprises liées à l’industrie du pétrole, modifie sa politique de lobbying dès que George Bush Junior, et surtout son vice-président Dick Cheney, ancien président d’Halliburton, entrent à la maison blanche à partir de 2001. A croire que l’argent devient inutile quand on dispose directement des manettes du pouvoir. De nombreux cadres dirigeants d’Halliburton font le voyage vers l’administration républicaine ou inversement, témoignage de liens tenus entre les deux organisations. Sarah Palin, la candidate républicaine à la vice-présidence était également liée aux groupes d’influence pétroliers. Elle préconisait notamment, comme l’administration Bush, l’ouverture aux forages de certaines zones de l’arctique.

A la manœuvre sur le protocole de Kyoto

Il reste que le secteur pétrolier est soumis à des variations erratiques que l’extinction progressive des réserves de pétrole, ou plutôt l‘extinction progressive des réserves de pétrole en termes d’exploitation bon marché, ne suffit pas à expliquer. Le marché du pétrole est soumis à la loi de l’offre et de la demande. Par là il dépend de l’état de la croissance mondiale, aujourd’hui atone ce qui explique la chute des prix du baril ces derniers mois et ce malgré la volonté affichée des pays producteurs réunis au sein du cartel pétrolier qu’est l’OPEP de réduire leur production. Le niveau de prix dépend également du niveau des réserves de chaque pays et en premier lieu des Etats-Unis. De plus entre le prix du pétrole sur les marchés mondiaux et le prix à la pompe ou à la cuve, d’autres mécanismes fiscaux mais également liées aux capacités de raffinage entrent en ligne de compte. Et ce sans parler, des produits dérivés du pétrole, dont certains plastiques utilisés quotidiennement par la quasi-totalité des habitants de la planète.

Le pic d’Hubbert
Si les soupçons d’influence pèsent sur le lobby pétrolier à l’occasion des guerres en Irak c’est surtout sur l’évolution des réglementations internationales sur l’émission de gaz à effet de serre qu’elle se fait surtout sentir.

A l’occasion de la négociation de Kyoto 1, l’accord mondial de réduction des gaz à effet de serre, le plus grand pays émetteur du monde, les Etats-Unis, ne ratifient pas le traité. De fait, celui devient pratiquement « caduc ». Le protocole de Kyoto a mis en place le marché des droits à polluer librement cessibles sur le marché pour les entreprises les plus vertueuses et rachetables par celles qui polluent plus que leur quota d’émissions.

Les négociations de Kyoto 2 qui doivent se tenir au Danemark en décembre 2009 seront l’occasion pour le lobby pétrolier de jauger son influence, grandement contre-carrée par les groupes d’intérêts du monde de l’assurance, inquiets des conséquences du changement global sur l’espèce humaine et sur leurs comptes de résultats en fonction des catastrophes naturelles que laissent supposer l’élévation du niveau de température et des eaux sur la planète.

Reste que le lobby pétrolier n’est pas mort. L’API, qui regroupe la majeure partie des intérêts du pétrole et du gaz naturel, ne cesse de rappeler à quel point l’or noir est indispensable à la planète. « Oil and natural gas take us down the street and around the world. They warm and cool our homes and businesses. They provide the ingredients for medicines, fertilizers, fabrics, plastics and other products that make life safer, easier and better », indique les animateurs de l’organisation. Et par là de tenter de ralentir l’entrée en application des mesures réglementaires décidées au niveau mondial. A suivre et notamment sur la question du développement des énergies non-fossiles.

A noter que le lobbying des pétroliers inspire l’industrie du divertissement. Canal Plus vient de diffuser la première partie d’une série longue consacrée à l’Arrow Oil, une firme du pétrole, peu soucieuse des contingences environnementales, dont voici le trailer.





Les mensonges pétroliers



Histoire du pétrole :


lundi 24 janvier 2011

L'homme est fou


Exit


Merci à Juris ;)

« travail, effort, mérite » ou « liberté, égalité, fraternité » ?

La régression sociale

Recul des retraites.
Moins de services publiques.
Suppression des allocations pour les parents avec des gosses qui ont déjà des problèmes.
Non comptabilisation des chômeurs en fin de droits.
Expulsions des étrangers et des Européens (Roms) du sol Français.
Suppressions des jours Fériés.
Hadopi.
ISF
Etc ...

Quand cela va t'il s'arrêter ?


LOGEMENT
AIDE A LA PIERRE

-1 % logement affecté à un nombre limité de quartiers. Les salariés n’en bénéficient plus.
- Les crédits de l’ANAH sont en diminution.
- Les aides à l’accession très sociale ont été supprimées (prime à l’accession sociale).
- Le prêt à taux zéro est en cours d’extinction.

AIDE A LA PERSONNE

- Baisse de la dotation de l’Etat au fond de solidarité du logement.
- Baisse des aides personnelles au logement de 10 % pour 6 millions de locataires.
- Baisse des APL pour les étudiants vivant en couple, baisse de 50 %, 50 000 étudiants concernés,
- Baisse de l’allocation logement pour les moins de 25 ans.

Le forfait charges, représentant la participation minimale à la charge des locataires percevant une APL maximum, passe de 11,43 € à 15,24 €.

Un décret de mars 2002 concernant l’aide au logement pour les jeunes âgés de 18 à 25 ans, décret pris à la suite des décisions de la Conférence de la famille de 2001, a été abrogé. Il faisait entrer les jeunes dans le droit commun permettant de calculer l’aide au logement sur la base des revenus déclarés l’année civile précédant la demande. Il est évident que la plupart de ces jeunes, demandeurs d’emploi, en formation professionnelle, apprentis ou étudiants, percevaient une APL maximum ; mais c’était aussi un formidable " coup de pouce " à la prise d’autonomie, à une première installation dans un logement. C’est cela que le gouvernement actuel vient de supprimer.

Le non logement concerne 100 000 personnes en France. Le mal logement (précarité, surpopulation, inconfort) concerne 3 millions de personnes.

- La loi de Robien sur l’investissement locatif privé va bénéficier aux revenus des couches supérieures de la population qui vont pouvoir agrandir leur patrimoine. Ainsi un privé peut cumuler jusqu’à 37 % d’aide du bien qu’il achète ou fait construire payé par exonération des impôts ou subvention par l’Etat.

MESURES DE REGRESSION SOCIALE ABAISSANT LES SEUILS DE LA PROTECTION SOCIALE ET AMPLIFIANT LA PRECARITE

- Limitation à 2 ans au lieu de 3 de l’allocation spécifique de solidarité jusqu’ici versée aux chômeurs arrivés en fin de droit et à la recherche d’un emploi.

- Approbation par le gouvernement de l’accord Unedic : durée d’indemnisation diminuée si la durée d’indemnisation était initialement de 15 mois elle passera alors à 7 mois au 1er juin 2004 ; si elle était de 33 mois elle passera à 23 mois ; 180 000 personnes exclues de l’assurance chômage au 1er janvier 2004.

- Baisse du fonds de garantie des salaires en cas de faillite des entreprises or le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté de 12,7 %.

modification de la loi de modernisation sociale : l’indemnité versée en fin de CDD peut être réduite en contre partie d’un suivi de formation hors du temps de travail.

Le désengagement de l’Etat dans le domaine de la santé et le début du démembrement de la sécurité sociale fait que la hausse des mutuelles santé ou des assurances prévues va être de 7 à 8% par an pendant plusieurs années, 617 médicaments font l’objet d’un déremboursement de 65 à 35 %.

L’entente préalable sur les dépenses dentaires et de lunetterie entre assureurs, mutuelles et sécurité sociale a été supprimée au printemps ; du coup le montant des prestations grimpe, la sécurité sociale ne remboursant que 5 % sur ce poste ce qui veut dire concrètement que soit l’usager paie beaucoup plus de sa poche soit les cotisations des mutuelles vont s’envoler.

-Mesures restrictives pour la CMU : report de l’ouverture des droits au 1er jour du mois qui suit la décision d’attribution, prise en compte de la situation du demandeur en temps réel mais en référence aux ressources de l’année antérieure.

- Baisse des crédits d’état aux associations oeuvrant pour l’insertion des personnes en difficultés, celles qui luttent contre l’exclusion en particulier.

- Aide médicale de l’Etat : mise en place d’un ticket modérateur à partir de 562 € de ressources ; accès très réglementé et bureaucratisé pour dissuader les demandeurs potentiels.

- Hausse du forfait hospitalier.

à l’étude hausse du niveau de remboursement et de la durée de versement des indemnités journalières en cas de maladie un système proportionnel à l adurée de cotisation serait mis en place.

APA : rappel des dispositions restrictives que nous avons dénoncées en avril 2003 ; ouverture du droit à l’APA au jour de la notification par le président du Conseil général et non plus au jour du dépôt du dossier complet ; modification du ticket modérateur appliqué en fonction des ressources avec pénalisation des personnes âgées les plus modestes. Dorénavant le ticket modérateur s’applique à partir de 619,65 € de ressources mensuelles au lieu de 943,49 €.

GPV : baisse des crédits de 34 millions d’euros pour fonds d’intervention ville (section fonctionnement) dont les crédits de soutien aux associations présentes dans les quartiers contrats Ville : baisse des crédits de 200 millions d’euros au budget 2003, va toucher essentiellement les quartiers d’habitants sociaux et de relégation sociale ; l’Etat ne remplira pas ses engagements contractuels alors que les collectivités locales vont honorer leur signature.

MESURES D’ORDRE ECONOMIQUE

- Baisse du taux du livret A : 46 millions de Français concernés, baisse du taux du CODEVI et du plan d’épargne populaire,
- Baisse du PEL,
- Fiscalité indirecte augmentée tabac, gasoil, alcool, augmentation du timbre poste, SNCF, péage d’autoroute,
- Baisse de l’impôt sur les grandes fortunes, sur les sociétés en baisse de la taxe professionnelle, de la taxe sur les plue value,

- Retraites : allongement de la durée de cotisation, baisse des pensions qui passeront de 73% du salaire e, moyenne à 66 %,
- Suppression des emplois-jeunes,
- Baisse du nombre de contrat emploi solidarité (170 000 au lieu de 240 000).
- Des choix ultra libéraux : tout vise à la stimulation de l’offre ; entreprises et particuliers peuvent créer des emplois bénéficiant d’exonérations fiscales massives plutôt que de favoriser la stimulation de la demande par une redistribution des revenus aux plus modestes pour soutenir leur consommation.

En fait, ce gouvernement s’occupe des riches, mène une politique fiscale pour les gens d’en haut et tape sur les plus faibles de nos concitoyens en rabattant les revenus sociaux, les protections sociales et en pratiquant la fiscalité indirecte.



dimanche 23 janvier 2011

Hubert Reeves et le réchauffement climatique.

Hubert Reeves : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_Reeves



La montée des eaux est inévitable et impactera 2 à 7 millions de personnes chaque année en 2080


Dans leur premier chapitre le 2 février, les scientifiques du GIEC s'étaient accordés sur une hausse de 18 à 59 cm des mers d'ici 2100, selon l'ampleur du réchauffement. Une hausse du niveau de la mer déjà amorcée et due principalement à la dilatation de l'eau sous l'effet de la chaleur (l'eau chaude occupe un peu plus de volume que l'eau froide) et de la fonte des glaces polaires (Groenland et Antartique), des glaciers.

Source : CNRS / CNED, 1997

Le rapport du GIEC souligne également que d’ici 2080, chaque année, entre 2 et 7 millions de personnes seront affectées par la hausse du niveau des océans. "Nous pensons que la migration forcée est désormais la menace la plus pressante contre les populations pauvres dans les pays en voie de développement", selon John Davison, un des auteurs du rapport.

Un million d'animaux et de plantes menacées d'extinction

Une étude récente parue dans la revue scientifique britannique Nature estime que un million d'espèces animales et végétales pourraient disparaître en raison du changement climatique. En cas de faible réchauffement (0,8 à 1,7 °C), entre 9% et 31% des espèces étudiées seraient condamnées à disparaître d’ici 2050, selon qu'elles réussissent ou non à s'installer dans des régions plus clémentes, indique l'étude. La fourchette monterait à 15-37% en cas de réchauffement moyen (+ 1,8 à 2°C) et à 21-52% en cas de réchauffement important (>2°C). (source : AFP)

Les pénuries d'eau pourraient tripler avec le réchauffement

Les pénuries d'eau, l'or bleu qui fait déjà défaut à plus d'un milliard d'humains, pourraient en affecter trois fois plus sous l'effet du réchauffement climatique, préviennent les experts mondiaux sur le climat. D'ores et déjà, l'Unesco rappelle à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, jeudi 22 mars, qu'une personne sur quatre dans le monde n'a pas accès à l'eau potable. (source : 7sur7.be)

L'Unesco a même estimé dans un rapport publié en 2006 (UN World Water Development report) que d'ici moins de 25 ans, les deux-tiers des habitants de la planète résideraient dans des pays connaissant de graves problèmes d'approvisionnement en eau, spécialement en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique.

Le nombre de catastrophes naturelles a plus que triplé depuis 1950

Le réchauffement climatique expliquerait la multiplication de phénomènes naturelles extrêmes comme les tempêtes, les cyclones tropicaux (en vert ci-dessous), les inondations (en bleu) ou les sécheresses (en jaune).

Evolution du nombre de catastrophes naturelles majeures dans le monde depuis 1950

Source : Ubirisk, 2006

Le nombre de ces catastrophes augmentent inexorablement Les conséquences se font ressentir aussi bien sur le nombre de victimes que sur l’impact financier de ces catastrophes.

étude Hadopi

Une étude menée par l’Hadopi et publiée dimanche dresse le portrait robot du pirate français.



La tâche de l’Hadopi s’annonce rude. Dans son dernier rapport rendu public dimanche au Midem de Cannes, la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet met en lumière les habitudes des Français. Et force est de constater que le piratage reste largement pratiqué.

Une loi peu dissuasive

Un Français sur deux (49 %) déclare pirater des biens culturels sur Internet, de manière régulière (13 %) ou "occasionnelle voire exceptionnelle" (36 %). Parmi ces internautes, un quart déclare pratiquer le piratage depuis plus de cinq ans contre 29 % "depuis moins de six mois", soit après la loi Hadopi de lutte contre le téléchargement illégal.

L’impact de la loi Hadopi sur le comportement des internautes reste faible. La moitié des pirates n’envisage pas de changer de comportement. Seul un tiers pense modifier ses habitudes de consommation en ligne. 17% ne se prononcent pas.

Portrait robot du pirate

Le rapport de l’Hadopi permet de mieux connaître les pirates. Si toutes les générations semblent concernées, les pratiques illicites diminuent avec l’âge. Ainsi, 70 % des 15-24 ans déclarent pirater, contre 55% des 25-39 ans et 32% des 40 ans et plus.

Le phénomène touche majoritairement des hommes, gros acheteurs de biens culturels, qui déclarent avoir une dépense mensuelle légèrement supérieure à la moyenne. Pour eux, le piratage semble être aussi une question de liberté et de refus d’aller à contre-courant de l’histoire.

Le téléchargement légal

Parmi les raisons avancées pour justifier les téléchargements illégaux, les pirates évoquent pour 37 % le prix des biens culturels et pour 13 % l’habitude. L'étude fait également apparaître une "confusion entre le légal et l'illégal, notamment du fait du caractère payant de certains services illégaux", note l'Hadopi. Malgré tout, un tiers des internautes se dit prêt à évoluer vers une offre légale, ce qui est jugé comme encourageant.

Consultez l'intégralité du rapport de l'Hadopi

Par Europe1.fr

Publié le 23 janvier 2011 à 22h42


Saez





Le génocide Arménien n'a pas de nom.


Le samedi 24 avril 1915, à Istamboul, capitale de l'empire ottoman, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. C'est le début d'un génocide, le premier du XXe siècle. Il va faire environ 1,2 million de victimes dans la population arménienne de l'empire turc.

Les estimations du nombre d'Arméniens morts entre 1914 et 1923 durant le génocide arménien et la guerre d'indépendance turque sont sujets à controverse. Les estimations pour la période allant de 1915 à 1917 ou 1918 varient entre 800 000 morts — nombre avancé par les statistiques ottomanes officielles — et 1,2 million de morts, chiffre le plus souvent retenu par les historiens occidentaux. D'autres auteurs et l'État arménien se basent sur les rapports des ambassadeurs allemands présents lors des événements, et estiment que le nombre de morts est d'1,5 million. Cet article étudie les différentes estimations des pertes arméniennes lors des massacres génocidaires commis dans les dernières années de l'Empire ottoman.

Dans les années qui précèdent la Grande Guerre, la décadence de l'empire ottoman s'accélère après une tentative de modernisation par le haut dans la période du Tanzimat, entre 1839 et 1876. Le sultan Abdul-Hamid II n'hésite pas à attiser sans vergogne les haines religieuses pour consolider son pouvoir (les derniers tsars de Russie font de même dans leur empire).

Entre 1894 et 1896, comme les Arméniens réclament des réformes et une modernisation des institutions, le sultan en fait massacrer 200.000 à 250.000 avec le concours diligent des montagnards kurdes.

Un million d'Arméniens sont dépouillés de leurs biens et quelques milliers convertis de force. Des centaines d'églises sont brûlées ou transformées en mosquées... Rien qu'en juin 1896, dans la région de Van, au coeur de l'Arménie historique, pas moins de 350 villages sont rayés de la carte.

Ces massacres planifiés ont un avant-goût de génocide. L'Américain George Hepworth enquêtant sur les lieux deux ans après les faits, écrit : «Pendant mes déplacements en Arménie, j'ai été de jour en jour plus profondément convaincu que l'avenir des Arméniens est excessivement sombre. Il se peut que la main des Turcs soit retenue dans la crainte de l'Europe mais je suis sûr que leur objectif est l'extermination et qu'ils poursuivront cet objectif jusqu'au bout si l'occasion s'en présente. Ils sont déjà tout près de l'avoir atteint».

Les Occidentaux se contentent de plates protestations mais le crime ne profite guère au sultan. Celui-ci tente de jouer la carte de chef spirituel de tous les musulmans en sa qualité de calife. Il fait construire le chemin de fer du Hedjaz pour faciliter les pèlerinages à La Mecque. Il se rapproche aussi de l'Allemagne de Guillaume II. Mais il est déposé en 1909 par le mouvement nationaliste des «Jeunes-Turcs» qui lui reprochent de livrer l'empire aux appétits étrangers et de montrer trop de complaisance pour les Arabes.

Les «Jeunes-Turcs» veulent se démarquer des «Vieux-Turcs» qui, au début du XIXe siècle, s'opposèrent à la modernisation de l'empire.

Ils installent au pouvoir un Comité Union et Progrès (CUP, en turc Ittihad) dirigé par Enver pacha (27 ans), sous l'égide d'un nouveau sultan, Mohamed V.


Ils donnent au pays une Constitution... ainsi qu'une devise empruntée à la France: «Liberté, Égalité, Fraternité».

Ils laissent espérer un sort meilleur aux minorités de l'empire, sur des bases laïques. Mais leur idéologie emprunte au nationalisme le plus étroit.

Confrontés à un lent démembrement de l'empire multinational et à sa transformation en puissance asiatique (l'empire ne possède plus en Europe que la région d'Istamboul), ils se font les champions du «touranisme». Cette idéologie prône l'union de tous les peuples de langue turque ou assimilée, de la mer Égée aux confins de la Chine (Anatolie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, etc).

Dès 1909, soucieux de créer une nation turque racialement homogène, les Jeunes-Turcs multiplient les exactions contre les Arméniens d'Asie mineure. On compte ainsi 20.000 à 30.000 morts à Adana le 1er avril 1909...

Les Jeunes-Turcs lancent des campagnes de boycott des commerces tenus par des Grecs, des Juifs ou des Arméniens. Ils réécrivent l'Histoire en occultant la période ottomane, trop peu turque à leur goût, et en rattachant la race turque aux Mongols de Gengis Khan, aux Huns d'Attila, voire aux Hittites de la haute Antiquité. Ce nationalisme outrancier ne les empêche pas de perdre les deux guerres balkaniques de 1912 et 1913.



En sept mois, 6000 000 Arméniens seront massacrés et 5000 000 déportés à marche forcée vers le sud, à travers le Taurus, vers la Mésopotamie ; 400 000 d’entre eux en mourront.


Au total, on estime à plus d’un million le nombre de morts, sans compter les quelques 20 000 convertis de force à l’islam.

Pour les Arméniens, ces massacres sont ce que l’holocauste est aux juifs. En 1939, Hitler demanda à ses généraux :  "qui se souvient des Arméniens aujourd’hui ?"

Comme l’écrivit le poète arméniens Isahakian :  "Il n’y a pas de mots dans le dictionnaire pour décrire ces atrocités hideuses."

Tout peut être résumé dans cette confidence de Talaat Pacha (ministre de l'intérieur) : "j'ai accompli plus pour la résolution du problème arménien en trois mois qu'Abdul Hamid ne l'a accompli en trente ans!"

Petit rappel :

La présence des Arméniens sur un territoire situé au sud du Caucase et de la mer Noire et à l'est du plateau anatolien remonte au VII ème siècle avant J.C. Ces hauts plateaux au climat rude mais aux terres fertiles constituent un enjeu constant entre les empires perse, grec, romain et arabe qui se succèdent.

L'Arménie est tantôt un royaume indépendant,tantôt une province vassale.

- Entre le IVème et le VIIème siècle l'identité arménienne s'affirme puisque les Arméniens se dotent d'une religion, le christianisme; une langue, l'arménien et un particularisme religieux, le monophysisme.

- Au XIe siècle l'arrivée des turcs seldjoukides ruine le pays et contraint le peuple arménien à se réfugier en Cilicie, au sud-est de l'Anatolie.

- Au XVIème siècle les Turcs ottomans occupent la partie occidentale de l'Arménie tandis que l'est du pays reste aux mains des Perses séfévides.

Dans l'empire ottoman les Arméniens sont soumis à la loi coranique, la charia et sont à ce titre des " protégés " ou dhimmis : ils disposent de libertés religieuses et communautaires mais les droits fondamentaux d'exister et de posséder des biens ont un prix : payer de lourds impôts. Les Arméniens sont des citoyens de second ordre.

-Au XIXe siècle alors que l'empire ottoman menacé de déliquescence éveille les appétits des puissances européennes, se développe le nationalisme arménien. Les Arméniens demandent des réformes dans l'Empire et appellent les Européens à soutenir leur cause. La réponse du sultan Abdul Hamid ne se fait pas attendre : en 1895 et 1896 plus de 100 000 Arméniens sont massacrés.

A nouveau en avril 1909, peu après l'arrivée des jeunes turcs au pouvoir, alors que l'empire connaît des troubles politiques, des massacres, en Cilicie, sont perpétrés.