dimanche 9 janvier 2011

Génocide et torture à la Française.

http://www.linternaute.com/histoire/categorie/49/a/1/1/histoire_de_la_guerre_d_algerie.shtml

La torture pendant la guerre d'Algérie a été pratiquée sur les populations algérienne et française par les forces coloniales (l'armée française, ses supplétifs harkis, l'OAS, les barbouzes, les forces de police et des colons eux-mêmes) dans des proportions qui, selon l'historien Pierre Vidal-Naquet, concerneraient des centaines de milliers d'Algériens. Elle a aussi été employée à une moindre échelle et de manière non systématique sur des harkis et des Européens par le FLN et l'ALN comme le montrent l'ouvrage "La guerre d'Algérie" sous la direction des historiens Benjamin Stora et Mohammed Harbi, la thèse de doctorat de Raphaëlle Branche consacrée à la torture et l'armée durant la guerre d'Algérie ou encore l'ensemble des travaux sur la torture en Algérie de Pierre Vidal-Naquet qui réfute la tendance qui consiste à vouloir inventer un faux paralélisme entre les crimes des uns et ceux des autres, comme indiqué dans la source précitée. La torture policière existait déjà largement en Afrique du Nord avant l’insurrection de 1954, comme en témoigne la mise en garde lancée, dès cette date, par l'écrivain François Mauriac. Elle avait été systématiquement utilisée lors de la colonisation du pays, notamment lors de la campagne du général Bugeaud. Mais elle fut consacrée et institutionnalisée comme arme de guerre par l'armée, à laquelle on donne tous les pouvoirs, lors de la « bataille d'Alger », qui fut, en 1957, un « point de non-retour » à cet égard[4]. Toutefois, le passage à une guerre totale et à la systématisation de la torture précède l'année 1957, correspondant, selon la thèse de Raphaëlle Branche, à l’arrivée à la tête de l’état-major d’Alger du général Raoul Salan en décembre 1956.



Les pertes humaines algériennes sont très difficiles sinon impossibles à évaluer, car les sources sont non seulement divergentes mais passent sous silence les victimes des zones rurales reculées.

Le général de Gaulle parlait de 78 000 victimes en octobre 1958, et de 145 000 en novembre 1959.

Selon Djamila Amrane (archives algériennes), sur un total cumulé de 336 748 moudjahidines (132 290 maquisards du FLN et 204 458 civils du FLN) 152 863 ont été tués, valeur qui correspond sensiblement à l'évaluation du 2e Bureau.

Cependant, cette thèse, non dénuée d'arrières pensées idéologiques, tendant à faire penser à un ralliement massif de la population musulmane au FLN a été maintes fois battue en brêche. Certaines sources affirment que le nombre de combattants de l'ALN n'aurait jamais franchi le chiffre de 15 000 combattants tandis que d'autres sources avancent que le FLN n'a jamais réussi à mobiliser plus de 10 000 combattants dans les maquis.

Les civils forment la majeure partie des pertes humaines des populations musulmanes. Le nombre de combattants de l'ALN tués demeure inconnu à ce jour.

Du côté algérien, le FLN compte en 1964 près de 1 500 000 victimes de cette guerre. Ce chiffre deviendra officiel en 1965. Quant au chiffre constitutionnel de 1 million de martyrs (préambule de la constitution de 1963), il n'est pas repris par les constitutions de 1976 et 1996.

Des historiens et des démographes se sont penchés sur la question : selon Guy Pervillé « Contrairement au mythe accrédité en Algérie...la guerre n'a pas causé 1 million ni 1 million et demi de morts algériens... même si la comparaison des recensements d'avant et d'après 1962 ne permet pas d'établir en toute certitude un bilan inférieur à 300 000, voire à 250 000 morts ». Xavier Yacono, dans un article paru en 1983, estime toujours à partir des recensements les pertes algériennes à 250 000 morts environ.

Les officiels algériens font valoir de leur côté que les données démographiques ne rendent aucunement compte des massacres dans les douars et les hameaux (8000 rasés de la carte durant la guerre) et que ces chiffres correspondent peut être davantage au nombre de morts dans les villes où les Algériens étaient en effet recensés et inscrits à l'état civil depuis 1881. On peut toutefois observer que des tableaux statistiques recensant toutes les populations d'Algérie, jusque dans le moindre douar, existaient depuis au moins 1884, et que l'état-civil existait pour les musulmans, dans les communes de plein exercice et dans les communes mixtes, c'est-à-dire sur le territoire entier de l'Algérie bien avant 1881.

La guerre fratricide entre le FLN et le MNA, mouvement de Messali Hadj fait 4 300 tués et 9 000 blessés en France et environ 6 000 tués et 4 000 blessés en Algérie.

Le FLN a été responsable, entre 1954 et le 19 mars 1962, de la mort de 16 378 civils algériens et de 13 296 disparus, selon Guy Pervillé.

Quant au nombre de harkis massacrés après le cessez-le-feu, les estimations varient entre 15 000 et 100 000 personnes. Les chiffres des morts sont encore contestés car basés sur des témoignages locaux et supposés étendus à l’ensemble du pays; ce qui est peu probable. Toutefois selon Jean-Charles Jauffret : « Il semble qu'un consensus rassemble peu à peu les historiens français à propos de cette question et qu'une évaluation entre 60 à 80 000 victimes soit retenue ». Les massacres de supplétifs ont commencé dès mars 1962 et ont culminé à l’automne. Ils sont dus à des règlements de compte entre clans rivaux, des vengeances mais aussi au zèle des « marsiens », ralliés FLN de la 25e heure, voulant montrer leur patriotisme de façade.

Par ailleurs, la torture pendant la guerre d'Algérie a été pratiquée aussi bien par l'armée française que par les insurgés algériens, à la différence notable que celle pratiquée par les services spéciaux de l'armée française et les légionnaires relevait de la méthode scientifique et avait clairement un caractère industriel tandis que celle pratiquée par le FLN demeurait artisanale et primitive. Le nombre de torturés n'est pas connu mais il devrait concerner des centaines de milliers d'indigènes et des centaines de prisonniers français.

Le nombre de disparus n'a jamais été connu. Certains ayant été exécutés et ensevelis dans des fosses communes clandestines ou dans des stades municipaux.

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