jeudi 6 janvier 2011

L'amnésie des manuels d'histoire française :

http://resist.netliberte.org/?m=200910

"Tout n'a pas été dit. D'abord on ne sait pas, et l'on ne saura certainement jamais, combien il y a eu de victimes : plusieurs centaines ont été recensées, des corps ne seront sans doute jamais retrouvés, des disparus de l'Histoire. Et puis, l'Etat français n'a toujours pas reconnu le caractère de crime d'Etat, pour cette répression - Henri Pouillot , Historien.

Le 17 octobre 1961 alors que la guerre d’Algérie touche à sa fin, le FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour dénoncer le couvre-feu raciste imposé quelques jours plus tôt aux Algériens et par extension à tous les Maghrébins. Cette manifestation rassemble environ 30.000 personnes. Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, organise une répression sanglante. Certains furent purement et simplement jetés dans la Seine pendant que d’autres subissaient la torture dans des centres de détention…

Qui nous en parle ? pas à l'école, pas nos élus ... Personne ne veut s'en souvenir.





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Les ratonnades (au sens premier historique, c'est-à-dire des violences contre les personnes nord-africaines) ont été particulièrement violentes dans les années 1950 et 60, faisant de très nombreux blessés et morts dans le contexte de la guerre d'Algérie.

La plus importante fut le massacre des Algériens à Paris les 17 et 18 octobre en 1961, qui fut qualifiée de ratonnade à l'époque, et qui fit des dizaines de morts (les estimations varient de 30 à plus de 200). Une autre ratonnade importante fit 127 blessés graves : la « ratonnade de la Goutte d'Or », les 2 et 3 avril 1961.


Résultat de la ratonnade du 17 octobre 1961 à "la goutte d'or" à paris.
Ces dizaines de morts dans les manifestations font suite à des centaines d'arrestations arbitraires d'Algériens par la police de Paris et les supplétifs FPA, à l'occasion desquelles de nombreux Algériens ont été torturés, parfois à mort. Parmi les tortures, citons celle où on fait boire au prisonnier de l'eau de Javel. Des viols ont également été commis pendant les perquisitions chez les Algériens de Paris.

Au Royaume-Uni, de nombreuses ratonnades, appelées là-bas "paki bashing", ont été commises par des racistes d'extrême droite dans les années 1970 à la suite de la venue d'immigrés pakistanais ("Paki" est un terme informel péjoratif utilisé pour désigner une personne d'origine pakistanaise).

En Espagne, des ratonnades eurent lieu suite aux attentats du 11 mars 2004 à Madrid, plus précisément en Andalousie.

En revanche, le phénomène de ratonnade exercée par des citoyens ordinaires a été également très important. Il est notamment, mais pas seulement, le fait de skinheads néonazis, comme Blood and Honour appelant à la violence contre les immigrés. Un des derniers exemples en France fit un mort.

2 et 3 avril 1961 : les harkis organisent la " ratonnade de la Goutte d'Or " : 127 blessés graves, 32 établissements saccagés et pillés. M. Papon fait saisir Libération (édition du 5 avril) pour éviter la parution d'une enquête sur les exactions.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vient de paraître : " Les ratonnades d'octobre". Par Michel Levine
Editions Jean-Claude Gawsewitch 2011.

En octobre 1961. A Paris, en pleine guerre d'Algérie, Maurice Papon, préfet de police et chef de la répression, instaure un couvre-feu pour les Algériens, citoyens français de seconde zone : chasse au faciès, interpellations systématiques, bouclages de quartiers, etc. Les conditions de vie deviennent infernales pour des milliers d'hommes et de femmes.
En protestation contre ces mesures qui rappellent l'occupation nazie, le F.L.N. organise le 17 octobre une manifestation pacifique. Aussitôt, Papon "chauffe ses troupes". La machine à tuer est en marche…On retrouvera des centaines de cadavres dans la Seine.
Le crime commis, c'est le grand silence de la part des autorités et des médias, un mutisme absolu qui durera longtemps. Pour la première fois, on dévoile ce qui était ignoré de l'historiographie officielle ou soigneusement refoulé. L'auteur s'est livré à une véritable enquête, interrogeant victimes, avocats, témoins.
Michel Levine revient sur cette période tragique de l'Histoire à l'occasion du 50e anniversaire des évènements d'octobre 1961.

Michel Levine est historien des Droits de l'Homme. Il a notamment publié chez Fayard Affaires non classées (Archives inédites de la Ligue des Droits de l'Homme).

Virgil a dit…

Merci pour l'info ;)